Procès Kabila : les avocats de la RDC renoncent à la peine de mort et demandent la prison à perpétuité
L’audience du procès opposant le ministère public à l'ancien président de la République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, jugé par contumace pour haute trahison, s'est poursuivi ce vendredi 19 septembre devant la Haute Cour militaire à Kinshasa.

Lors de cette reprise des débats, les avocats représentant l’État congolais, constitué partie civile, ont fait savoir qu’ils renonçaient à faire comparaître les témoins à charge, invoquant des problèmes de sécurité.
"Il nous revenait la charge de faire comparaître les témoins, mais il s’est posé un problème de leur sécurisation ou de leur sécurité. Et comme les témoignages sont légion, nous pensons qu’à ce stade, nous pouvons nous-mêmes apporter quelques développements", a fait savoir Maître Richard Bondo, l'un des avocats de la République.
Par ailleurs, la partie civile a requalifié son accusation. Elle a demandé à la justice militaire de changer le chef d’inculpation de "Haute trahison" en "espionnage", soutenant que l’ancien chef de l'État agissait comme un "espion" au profit du Rwanda.
Pour étayer cette thèse, les avocats se sont appuyés sur des déclarations publiques de plusieurs figures politiques congolaises dont Moïse Katumbi, Vital Kamerhe, Ngoy Mukena, Willy Mishiki, Jean-Pierre Bemba Gombo, et sur l’ouvrage de l’ancien ministre Honoré Ngbanda.
Dans un revirement notable, les avocats de la République ont écarté la demande de la peine de mort initialement envisagée. Ils ont plaidé pour une condamnation à la prison à perpétuité et ont proposé une réévaluation des dommages et intérêts réclamés à 30 milliards de dollars américains.
Cependant, le représentant de l’Auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) a maintenu son réquisitoire demandant la peine de mort sans circonstances atténuantes contre Joseph Kabila.
La Haute Cour militaire a, quant à elle, promis de rendre sa décision dans le délai légal.
CK