Prétendu massacre des civils à Moba: Le caucus des députés nationaux du Tanganyika induit Kamerhe en erreur, provoquant l’émoi dans la population

La nouvelle du meurtre de 318 personnes par des miliciens dans le territoire de Moba, au Tanganyika, avait provoqué une vive indignation au sein de la population congolaise. Pourtant, cette information s’est révélée infondée.

Prétendu massacre des civils à Moba: Le caucus des députés nationaux du Tanganyika induit Kamerhe en erreur, provoquant l’émoi dans la population

Rappel des faits 

Lors de la plénière de clôture de la session ordinaire de mars, le 15 juin dernier, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, avait dénoncé l’assassinat de 318 civils par un groupe de miliciens dans le territoire de Moba, province du Tanganyika. 

Cette annonce avait immédiatement provoqué une onde de choc, tant au sein de la Chambre basse du parlement Congolais que dans l’opinion publique, dans un contexte marqué par la multiplication des tueries perpétrées par des groupes armés, sous le regard impuissant de l’Etat.

Un démenti rapide

24 heures plus tard, le gouverneur du Tanganyika, Christian Kitungwa, a fermement démenti ces allégations.

Sur son compte X (anciennement Twitter), le chef de l’exécutif provincial a tenu à rassurer : aucun massacre n’a eu lieu dans sa juridiction.

"Après vérifications scrupuleuses sur le terrain, aucune exaction n’a été enregistrée à Moba (Tanganyika) dans la nuit de samedi à dimanche. Des informations évoquant 318 morts ont circulé, suscitant l’émoi. Elles ne correspondent pas aux constats faits sur le terrain. Depuis 2020, des milices armées sévissent dans la région. Le Gouvernement provincial, en coordination avec les autorités nationales, reste pleinement mobilisé pour restaurer la paix et neutraliser ces groupes. Aucune poche d’insécurité ne sera tolérée au Tanganyika", a-t-il écrit. 

Alors que la polémique semblait s’apaiser, les Forces armées de la République démocratique du Congo, sont intervenues à leur tour, qualifiant l’information relayée par Vital Kamerhe de "fausse et dénuée de tout fondement".

"L’information sur le prétendu massacre de 318 personnes rendue publique sans vérification est fausse et dénuée de tout fondement", a déclaré le général-major Sylvain Ekenge, porte-parole de l’armée.

Le bureau de l’Assemblée reconnaît une erreur 

Avant cette sortie médiatique des FARDC, le bureau de l’Assemblée nationale était revenu sur la communication erronée de son président. 

Par la voix du directeur de cabinet du Rapporteur, Jacques Djoli, l’équipe de Kamehre avait pointé du doigt l’inexactitude des chiffres transmis par le caucus des députés de la province du Tanganyika, à l’origine de cette fausse alerte.