Discours sur l'état de la Nation : Félix Tshisekedi dresse un bilan élogieux, dénonce le Rwanda et fixe ses priorités pour la paix
Le président Félix Tshisekedi a dressé, ce lundi 8 décembre, un tableau élogieux de la gestion de la République démocratique du Congo (RDC) au cours de l'année écoulée. C'était lors de son discours sur l'état de la Nation devant le Parlement réuni en congrès, au cours duquel il a abordé les questions liées sur la sécurité, l'économie, l'éducation, la santé, le sport et la diplomatie.
Devant le peuple congolais, Félix Tshisekedi a dénoncé la "surenchère" à l'origine de l'agression du pays, accompagnée des crimes odieux, dans le but, selon lui, d'occuper un espace stratégique du territoire.
"Cette surenchère militaire s’inscrivait dans une logique bien connue : une entreprise organisée de prédation de nos ressources naturelles et de déstabilisation de nos institutions, qui s’est accompagnée de violations graves et systématiques des droits humains : exécutions sommaires des civils innocents, violences sexuelles érigées en méthode de combat et déplacements forcés de communautés entières arrachées à leurs terres", a-t-il déclaré.
Face à cette crise sécuritaire, il a salué l'engagement des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) appuyées par les résistants patriotes "Wazalendo" qui, selon lui, ont réussi à contenir différentes offensives de la coalition rebelle AFC-M23 soutenue par le Rwanda dans le Nord et le Sud-Kivu.
Et pour sortir le pays de la crise, Félix Tshisekedi a énoncé quatre priorités : le retrait total et vérifiable de toute force armée étrangère du territoire congolais, qu’elle soit officielle ou dissimulée ; la coupure définitive des circuits financiers et logistiques alimentant la violence, par l’éradication de l’exploitation illicite de l’or, du coltan, du cobalt et des autres minerais ; ainsi que la protection effective des civils et la garantie d’un accès humanitaire sans entraves dans toutes les zones touchées.
Évoquant les processus de paix de Washington et de Doha, le Chef de l'État, a affirmé que, contrairement à la rhétorique de Kigali, l'accord de Washington entérine le retrait des troupes rwandaises du sol congolais. À cette occasion, il a accusé Kigali de violer le cessez-le-feu contenu dans cet accord signé le 4 décembre.
Il a par ailleurs tenu à rassurer ses compatriotes en affirmant que les accords de paix déjà conclus et en cours de négociation ne consacrent pas le partage de la souveraineté congolaise et ne valident pas la mise sous tutelle des ressources nationales.
"Permettez-moi d’être parfaitement clair : ces accords ne consacrent aucune forme de partage de notre souveraineté. Ils ne valident ni les prétentions territoriales de qui que ce soit, ni la mise sous tutelle de nos ressources. Ils ne sauraient non plus être interprétés comme une amnistie déguisée des crimes perpétrés contre notre peuple. La justice suivra son cours, avec rigueur, jusqu’au bout, et sans complaisance afin d’honorer la mémoire de celles et ceux injustement tombés du fait de cette agression", a souligné Félix Tshisekedi.
En dépit de ce qu'il qualifie de violations de l'accord par le Rwanda, Félix Tshisekedi s'est dit optimiste quant au retour effectif de la paix en RDC.





